CHU de Nantes N31/ juillet 2022

CHU n31

pour le personnel du CHU Le Journal CHU de Nantes N°31 / juillet 2022

Le nouvel hélismur du CHU de Nantes P.8

LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION P.9

À DECOUVRIR LE DOSSIER : LE NOUVEL HÔPITAL DE L'ÎLE DE NANTES

Retrouvez + d’infos sur l’intranet du CHU et sur WWW.CHU-NANTES.FR

Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes Édito

Mesdames, Messieurs,

excellence, qualité et sécurité. Cet été s’annonce particulier, nous restons mobilisés pour apporter des réponses et solutions concrètes à vos difficultés. Restons conscients que de belles concrétisations jalonnent aussi notre quotidien au CHU. Les témoignages et informations contenues dans ce nouveau numéro en sont la preuve. J’ai le plaisir de vous faire découvrir la nouvelle formule de notre journal, plus écologique, moderne et interactive, à l’image de notre futur hôpital de l’Ile de Nantes. Bel été à toutes et tous !

Cette année a commencé avec une nouvelle importante, marquant une étape essentielle pour nous tous : la pose de la première pierre du nouvel hôpital de l’Ile de Nantes, en janvier dernier. Désormais, le chantier hospitalier le plus important de France est engagé. C’est une opportunité rare qui nous est offerte pour améliorer les soins de nos patients et les conditions de travail des professionnels. Pour autant, la période post COVID reste difficile pour chacune et chacun. Je souhaite ici saluer votre engagement quotidien, afin que nos missions soient assurées avec

MA VIE AU CHU 3-4 / Faits marquants 5 / Accords Ségur Enquête mobilité CULTIVER NOS TALENTS 6 / Blog Barbara soignant-soigné Sommaire

28 septembre 2022 Séminaire groupe convergence Nouvel hôpital — 28 septembre 2022 Journée mondiale de la contraception Parvis de la maternité — 30 septembre 2022 Colloque recherche en santé Hall 6 Ouest 42 rue de la Tour d'Auvergne Nantes — 11 octobre 2022 Séminaire sup' du management Cité des congrès de Nantes L’agenda...

Soigner les personnes vulnérables

7/

Certification HAS Cellule hospitalité

8/ Nouvel hélismur Portrait d'ambulanciers Smur LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION 9 / Le chantier du Nouvel hôpital 10/ Programme Convergence, défi des organisations Rendre plus accessible l'offre de soins du CHU 11/ Structurer l'aval pour la sortie du patient LES DÉFIS DE LA RECHERCHE ET INNOVATION 12 / Nantes Université Omin : un outil unique au monde 13/ Portrait de chercheurs : Simon Stute INVENTER LA MÉDECINE DE DEMAIN 14 / ORL pédiatrique Fonds de dotation 15 / Centre de référence des maladies rares

Dans le cadre de sa politique de développement durable, le CHU a fait le choix du numérique pour la diffusion de cette nouvelle version du journal. Il sera désormais consultable en ligne. Le papier sera tout de même conservé mais à plus petite échelle. Vous en recevrez quelques exemplaires par service. Contact : service.communication@chu-nantes.fr

CHU de Nantes Centre hospitalier universitaire 5 allée de l’Île Gloriette - 44093 Nantes Cedex 1

Directeur de la publication : Philippe El Saïr Réalisation : service communication du CHU - Tél. 02 40 08 72 05 Merci aux professionnels du CHU de Nantes qui ont contribué à ce numéro. Photo de couverture : Mickael David – Impression : juilllet 2022 Imprimé par VAL PG sur papier certifié PEFC

Arrêt sur images Faits marquants

21 janvier 2022 Pose de la première pierre du Nouvel hôpital

De gauche à droite sur la photo : Jean-Marc Ayrault (ancien Premier ministre et maire de la Ville de Nantes), Johanna Rolland (maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole) Jean Castex (Premier ministre), Christelle Morançais (prési dente des Pays de la Loire), Sarah El Haïry (députée de Loire Atlantique) et Philippe El Saïr (directeur général du CHU).

21 mars Installation de deux équipements de radiologie de pointe à l’hôpital Nord Laennec dans le cadre du GIE Inova.

17 mars Envoi de matériel médical en solidarité avec l’Ukraine.

23 mars Inauguration d'Equipad, unité d’intervention de psychiatrie pluridisciplinaire à domicile.

24 mars Une nouvelle décoration sous forme de 4 fresques au rez de-chaussée bas de l'Hôtel-Dieu.

Sur certains articles, vous pouvez scanner le QRcode pour accéder à plus de contenus.

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25 mars Job dating : recrutement d'été d'aides-soignant(e)s et d'infimier(e)s à l'hôpital Saint-Jacques.

MA VIE AU CHU Arrêt sur images / 3

Arrêt sur images Faits marquants

Retrouvez l'intégralité des faits marquants en image dans la rubrique " Ça s'est passé au CHU " depuis la page d'accueil de l'intranet.

5 avril Deux très beaux concerts de Stradivaria avec l'ensemble Baroque de Nantes à Pirmil et Beauséjour.

10 avril Action solidaire au profit de l’association Berse qui finance une chambre de réanimation néonatale.

du 25 au 29 avril Semaine droits des patients et mise à l'honneur des représentants des usagers.

7 mai La vidéo du personnel pour soutenir les champions du FC Nantes en coupe de France.

2 juin 3 e journée dédiée à la gestion des situations sanitaires exceptionnelles.

7 juin 2022 Visites des services : la Pass et le CFPD au Tourville du 30 mai au 3 juin 2 e édition de la semaine de la promotion en santé avec la tenue de stands, d'ateliers flash, d'une soirée thématique. Philippe El Saïr, directeur général et le P r Karim Asehnoune, président de la commission médicale d’établissement ont rencontré les équipes du centre fédératif prévention dépis tage (CFPD) et de la permanence d’accès aux soins de santé (Pass). Merci aux équipes pour leur engagement quotidien auprès des publics démunis !

4 / MA VIE AU CHU Arrêt sur images

Des mesures concrètes en faveur de l’emploi et des conditions de travail Accords Ségur : signature d’un accord local collectif Dans le cadre du dernier volet du Ségur de la santé, le CHU de Nantes a signé un accord collectif avec les organisations syndicales CGT, CFDT, FO, CGC-CFE (Acteurs Santé).

En octobre dernier, vous avez été près de 4 000 à avoir participé à l’enquête Mobilité réalisée en partenariat avec la Semitan et Nantes Métropole. Les résultats sont parlants : 47 % d’entre vous utilisez un transport durable pour leur déplacement domicile-travail avec des différences de pratiques entre sites. Les agents travaillant en centre-ville sont davantage utilisateurs de transport durable : 78 % d'entre eux à la Maison de la recherche, 58,5% à Hôtel-Dieu/HME, 58% à Deurbroucq/Tourville et seulement 17,6% à l'hôpital Nord Laennec en lien notamment avec l’insuffisance d’offre de transports en commun. 25,1% des utilisateurs d'un véhicule personnel seraient prêts à changer pour un transport plus durable. Dans les suites de l’enquête, un plan d’actions par site est actuellement en cours de réflexion, en lien avec nos partenaires. LES PARKINGS VÉLOS ACCESSIBLES À TOUS Une première action concernant l’ensemble des sites est d’ores et déjà mise en œuvre depuis le 13 mai : désormais tous les agents du CHU possèdent l'accès aux parkings vélos sans aucune démarche préalable. Par des mesures très concrètes, cet accord répond, en priorité, aux enjeux de rémunéra tions et d’emplois des personnels hospitaliers et la lutte contre les troubles musculo- squelettiques. CRÉATION DE 20 POSTES, 665 MISES EN STAGES… Cet accord a été signé le 28 mars 2022 et comprend trois mesures phares : • la création de 20 postes pour renforcer les équipes de suppléance et compenser l’ab sentéisme ; • la résorption de l’emploi précaire par la mise en stage de 665 personnels contractuels, au lieu des 465 prévus initialement en 2022 ; • la révision du niveau de rémunération à l’embauche de toutes les infirmières diplô mées d'État et aides-soignantes contrac tuelles, à partir du 1 er juin. Leur rémunéra tion sera alignée sur le salaire des grilles Ségur des personnels titulaires. Ainsi, une infirmière diplômée d’État en début de car rière gagnera désormais 1 877 € net par mois (hors éléments variables de paye) soit 174 € de plus qu’avant l’accord.

250 CHAMBRES SUPPLÉMENTAIRES ÉQUIPÉES EN RAILS PLAFONNIERS La direction du CHU a choisi d’aller au-delà des moyens obtenus, dans le cadre du Ségur (2,5M€ pour 2022). Ainsi, 500 000 € sur crédits propres sont investis dans l’installation de rails plafonniers supplémentaires. Le nombre de lits équipés dans chaque unité sera déterminé, avec le personnel soignant, au regard du degré d’autonomie des patients pris en charge.

Troubles musculo- squelettiques L'objectif est de lutter dura blement contre les troubles musculo-squelettiques. Le CHU de Nantes s’est engagé, depuis plusieurs années, dans une politique de prévention des risques professionnels.

Retour sur l'enquête mobilité Comment vous déplacez-vous ?

Interview Nathalie Catoire, responsable de la mission développement durable

« Comme ailleurs, l’engouement pour le vélo est palpable au sein du CHU. Pour la première fois, le CHU de Nantes a participé au chal lenge "Mai à Vélo" dont le concept est de favoriser la pratique du vélo. 94 professionnels se sont mobilisés pour pédaler sous les cou leurs du CHU qui s'est positionné à la 57 e place sur 288 employeurs de plus de 250 salariés challengés, avec 8 009 km parcourus. Pour accompagner ce changement de mobilité, des travaux d’extension des stationnements vélos ont été réalisés courant 2021 sur les sites Hôtel-Dieu, Laennec et Saint-Jacques. 267 places supplémentaires ont été créées, ce qui porte à 1 106 le nombre total de places, (soit une augmentation de près d’ 1/3), dont 642 dans des parkings sécu risés par contrôle d’accès ». Retrouvez les informations relatives aux plans de stationnement sur la page mobilité et/ou la page développement durable.

Actualités LA VIE AU CHU / 5

Méditations thérapeutiques et addictions comportementales Un blog soignant-soigné à l'espace Barbara Crée fin 2019, à l’initiative du D r Bruno Rocher et de l’équipe soignante du centre Barbara (l’hôpital de jour du centre de soins ambulatoires en addictologie), le Barbablog, est un outil digital de médiation thérapeutique entre patients et soignés. Retour sur cet outil.

Pour le D r Bruno Rocher , « Les médiations thérapeutiques s’appuient sur des ateliers d’expression corporelle, verbale, émotion nelle ou créative. Les soins du centre Barbara privilégient des activités de groupe qui s’arti culent avec des entretiens individuels ». Ce blog est ouvert à tous : personnes souf frants d’addictions comportementales, familles, entourage de patients, professionnels de santé. Il a pour objectifs de donner la parole aux patients, d’échanger sur les addictions comportementales et plus particulièrement les troubles des conduites alimentaires, les addictions aux jeux vidéo et problématiques suivies au sein du centre Barbara. « Nous avons souhaité, avec la création de cet outil thérapeutique, partager des informations autour de ces problématiques pour mieux les faire connaître, pouvoir y réfléchir à plusieurs, parler de la vie de ceux qui en souffrent et construire un lieu d’échange numérique fran cophone. » souligne le D r Rocher. Pour Marine Allaire, infirmière, animatrice de la médiation , « ce blog est devenu un outil incontournable d’information et de créations de liens pour les patients et leur famille sur les soins en addictologie ; mais également L’accès aux soins et aux droits est au cœur des préoccupations du CHU de Nantes. Deux équipes mobiles se déplacent hors les murs à la rencontre d’hommes, femmes et enfants, pour repérer, soigner et orienter. Pass : quatre lettres pour un accès aux soins pour tous. Depuis 20 ans, celle du CHU de Nantes accompagne les per sonnes en situation de précarité afin de leur faciliter l’accès au système de santé et les accompagner dans leurs démarches nécessaires à la reconnais sance de leurs droits. « La Pass a une fonction de veille, de repérage des personnes en difficulté, de récupéra tion des droits sociaux ; l’équipe pluri disciplinaire qui la compose propose des consultations sociales et médicales conjointes au CHU, mais aussi à l’exté rieur, en partenariat avec d’autres acteurs qui luttent contre l’exclusion ».

L'équipe du centre Barbara

outil de travail pour les professionnels de santé, afin d’échanger entre pairs sur l’addic tologie. Cela a été notamment le cas lors de notre dernière réunion institutionnelle qui avait pour thème la relation soignant-soigné. Nous avons mis en ligne sur le blog une ques tion à destination des patients afin qu’ils y répondent de façon anonyme. Cela a pu nous donner de la matière pour nos échanges ».

En chiffres • Chaque semaine, ce sont 8 patients qui participent à l’atelier. • Le blog enregistre

depuis sa création en 2019, plus de 45 000 visiteurs uniques.

Entre urgence et accompagnant, des équipes mobiles hors les murs Soigner les personnes vulnérables

Elles sont peu nombreuses et pourtant les équipes mobiles extra-hospitalières sont indispensables pour repérer, orienter et accompagner les personnes en difficultés. Focus sur la Pass mobile (permanence d’accès aux soins de santé) qui part à la rencontre de personnes ayant abandonné tout lien avec le système de santé.

Pour la D re Laurie Belin et Lorette Hérissé, infirmière « la Pass mobile, mise en place après l’été 2018, suite à l’installation de quelques centaines de migrants square Daviais à Nantes nous permet d’aller vers pour ramener vers. » . Depuis, l’équipe effectue des permanences hebdomadaires dans cer tains lieux d’accueil fréquentés par les plus précaires, et se déplace en bidon ville ou en squat sur sollicitation des partenaires du secteur médico-social. Récemment, à la demande de l’ARS, l’équipe a participé à l’accueil des réfu giés Ukrainiens. « L'objectif était de recevoir les personnes suivant des trai tements pour maladies chroniques et ayant un risque de rupture de traite ment dans l'intervalle qui les sépare de l'obtention de leur droit à l'assurance maladie. Des ordonnances ont ainsi été renouvelées, évitant la rupture ».

Equipad : faciliter l'accès aux soins des patients ayant peur de l'hôpital psychiatrique. Le CHU de Nantes a créé, en 2014, cette unité qui se rend à leur domicile. Véritable alter native, cette hospitalisation à domicile a pour objectifs de préparer, raccourcir, prendre le relai, éviter ou remplacer une hospitalisation à temps complet. L’ équipe de liaison psychiatrie précarité (ELPP) favorise l'accès aux soins et la prise en charge des personnes précaires et exclues souffrant d'une pathologie psychiatrique ou de troubles psychiques.

6 / CULTIVER NOS TALENTS

Visite des experts visiteurs Certification HAS : une forte mobilisation des équipes! Le CHU de Nantes a obtenu de très bons résultats et est désormais en attente de la décision finale de la Haute Autorité de santé (HAS).

La visite de certification par les experts-visiteurs de la Haute Autorité de santé (HAS) s’est déroulée du 14 au 18 mars 2022. Durant cette semaine, près de 120 ser vices de l’hôpital ont été évalués via de nouvelles méthodes de certification (43 patients traceurs, 14 parcours traceurs, 19 traceurs ciblés, 14 audits système). La HAS a souligné la qualité de la prise en charge glo bale des patients, en particulier l’information donnée au patient et à ses proches, adaptée à chaque profil, le travail en équipe pluridisciplinaire et en collaboration avec les équipes mobiles spécialisées. Elle a également noté l’implication exemplaire des professionnels dans leur exercice, au service des patients. Des marges de progression ont été identifiées, en particulier sur la connaissance et l’utilisation des médicaments à risque, et l’appropriation, en proximité, des démarches qualité, gestion des risques et expérience patient. Le CHU obtient un score global de 96,63%, décliné par cha pitre (Chapitre 1 - Le patient : 96% ; Chapitre 2 - Les équipes : 98 % ; Chapitre 3 - L’établissement : 95%).

Interview S ophie Ferréol, praticien hospitalier en médecine physique et réadaptation, référent qualité du PHU 10

« Les retours exprimés par les experts visiteurs de la HAS ont reflété le souci constant des équipes d’apporter le meilleur soin et le meilleur accompagnement possibles au patient et à leurs proches, dans un contexte souvent difficile. Les nouvelles mé thodes d’évaluation, davantage centrées sur des échanges directs avec les professionnels et les patients, font davantage sens pour nous. Nous devons désormais, au sein de chacun de nos pôles, tendre vers l’amélioration de la connaissance et de la participation des équipes vis-à-vis des démarches qualité en proximité, dans un souci constant d’amélioration de nos pratiques au service du patient. »

Des outils innovants d’amélioration de l’expérience patient et professionnel La cellule hospitalité pour accompagner vos projets Depuis fin 2019, une cellule hospitalité a été créée au sein de la direction des usagers : Emeline Mandeville, chargée expérience patients & professionnels, et Caroline Rotureau, designer, accompagnent différents projets d’amélioration de l’accueil des patients et des conditions de travail des professionnels.

En recueillant et en analysant les indicateurs E-satis, les résultats des enquêtes de satisfac tion usagers du CHU, ou plus largement les différents retours d’expérience des patients et de leurs proches, la cellule hospitalité a pour mission de proposer des projets de réaménagement d’espaces, de signalétique ou d’organisation de services, co-construits avec les professionnels, mais aussi les patients et leurs proches. C’est ainsi que la signalétique de l’imagerie de l’Hôtel-Dieu a été entièrement revue (avril 2021), comme celle de la maison Beauséjour (mars 2021) ou encore de l’accueil des urgences (été 2021) ceci afin de mieux cor respondre aux attentes et besoins des usa gers. D’autres projets sont en cours, comme la révision des petits déjeuners en libre-ser vice à la maternité, ou la mission « publics vulnérables » visant l’identification des besoins spécifiques des patients économiquement, socialement ou physiquement vulnérables. En parallèle, les services peuvent faire appel à la cellule hospitalité pour un soutien méthodologique afin de recueillir, analyser et optimiser leur recueil de l’expérience patient ; autant que pour les accompagner dans leur projet d’amélioration via le design thinking .

de gauche à droite : Caroline Rotureau, Emeline Mandeville

Ces techniques innovantes reposent sur la co-création avec les équipes de terrain et l’utilisation d’outils pour mettre l’usager au cœur des projets. Elles facilitent la cohésion de groupe (en donnant la parole à tous) et l'appropriation de la démarche d’amélioration continue de la qualité de nos services et de l’expérience patient en proximité. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter la cellule hospitalité : bp-experience-patient

CULTIVER NOS TALENTS / 7

Un hélicoptère plus récent et plus performant Un nouvel HéliSmur pour le Samu 44 En mai dernier, le CHU a réceptionné un nouvel hélicoptère, en remplacement de l'ancien appareil, en service depuis 8 ans. Plus puissant et de nouvelle génération, il vient renforcer les missions

d’interventions héliportées du Samu. Véritable ambulance aérienne, l’hélicoptère a été attribué dans le cadre d’un renouvelle ment d’appel d’offre, piloté conjointement par l’ARS des Pays de la Loire et les équipes médicales de 3 établissements : le CHU de Nantes, Le CHU d’Angers et Le CH de la Roche-sur-Yon. Ce nouvel équipement bi turbine Airbus H145 a été fourni par l’indus triel Babcook qui reste titulaire du marché. 600 INTERVENTIONS EN MOYENNE PAR AN L'an dernier, l'hélicoptère du CHU de Nantes est sorti 577 fois. Ses missions consistent à assurer des transferts de patients d'un établis sement à un autre dans la région et à apporter des soins d’urgence, en déplaçant une équipe médicale sur un lieu d'intervention. QUE TROUVE-T-ON À BORD ? Respirateur, brancard, pousse seringue, défi brillateur… À bord de la cabine sanitaire se trouvent des dispositifs qui sont similaires à ceux d’une ambulance de réanimation. L’objectif est notamment de pouvoir assurer tous les soins de réanimation dans les airs. Mais la principale nouveauté est que cet appareil permet d’embarquer trois soignants (contre deux auparavant, un médecin et un infirmier) pour partir en intervention. « Il pourra s’agir d’un soignant en formation, ou d’une personne en renfort lorsque l’on se

rend sur des accidents avec plusieurs vic times », explique le D r Joël Jenvrin , respon sable médical du Samu 44. La communica tion est simplifiée puisque les soignants peuvent échanger par téléphone en vol (et non plus par dispositif radio) avec la régula tion médicale ou l’équipe soignante qui les attend auprès du patient. Enfin, le transfert du patient sera facilité grâce au chargement par l'arrière de l'appareil du brancard et/ou de la couveuse.

En chiffres (2021) • 50 minutes en moyenne de vol par mission (aller-retour). • 76 transports de nouveau-né avec couveuse. • 35 enfants intubés, 60 en ventilation non invasive.

Portrait d'équipe Les ambulanciers Smur, une vocation ! Michel, Jean-Marc et Jérôme font partie de l’équipe des 23 ambulanciers composant le Samu 44 du CHU de Nantes. Découvrons ce métier à travers une immersion dans leurs missions quotidiennes.

En première ligne de l’urgence, les ambulanciers Smur (structure mobile d’urgence et de réanimation) sont des ambulanciers hospitaliers formés aux soins urgents. Ils sont un maillon faisant partie d’une chaîne logistique et technique de soins et de réanimation, son rôle va bien au delà de la conduite d’un véhicule. Les ambulanciers du Smur ont éga lement en charge la vérification complète des UMH (unité mobile hospitalière) en terme de sécurité, du matériel d’intervention embar qué, du plein d’essence, de la pro preté des véhicules. En moyenne, le Smur du CHU de Nantes réalise 5 000 interventions par an.

Témoignage

« Notre métier, une vocation » « Il en faut des compétences pour intégrer une équipe d’ambulancier Smur ; patience, maîtrise de soi, discrétion, esprit d’équipe, autonomie… et beaucoup d’humanité dans

la prise en charge des patients. Un métier gratifiant qui a néanmoins ses particula rités et contraintes comme le travail de nuit, le port de charges, le travail en exté rieur, en situation de stress ou psychologiquement difficile. Notre métier, ce n’est pas seulement conduire d’un point A à un point B ou de porter le matériel médical d’intervention ; nous faisons partie intégrante du soin, de la prise en charge du patient et aussi des proches. Il nous arrive d'intervenir nous aussi sur des situations inattendues, des situations d’urgence. La routine, on ne connaît pas, on fait ce métier par passion, sinon on ne tient pas, on le doit à nos patients. À nous d’être efficaces, réactifs et concentrés, la montée d’adrénaline fait partie intégrante de notre quotidien ». Retrouvez l'intégralité du portrait sur https://www.chu-nantes.fr

8 / CULTIVER NOS TALENTS

PERPECTIVES

Après

Avant

Copyright_LMNB-Studio_Art&Build-Architects_Pargade-Architectes_Artelia_Signes-Paysage

À la rencontre de Guillaume Catoire, ingénieur travaux au CHU de Nantes Nouvel hôpital : le chantier est lancé ! En 2027, un nouvel hôpital réunira, sur un même site, le plateau technique (blocs imagerie, laboratoires), actuellement réparti sur l’Hôtel-Dieu et l’hôpital Nord Laennec et l’institut de recherche en santé (IRS 2020). Il sera le socle du futur quartier de la santé qui regroupera les activités d’enseignement (7 000 étudiants), deux instituts de recherche et un projet d’incubateur en santé (Station S). DÉMARRAGE DU GROS ŒUVRE CET ÉTÉ

« bâtiment témoin ». Ce dernier permettra de faire les der nières mises aux points, dès le printemps prochain. UN CHANTIER HORS NORME… Ce chantier est hors norme, du fait de sa taille et aussi des défis techniques et de réalisation associés. C’est pour cette raison, que cette opération se déroulera en 4 chantiers (blocs) afin de favoriser la concurrence et per mettre à des entreprises de taille régionale de répondre à l’appel d’offre. Le plus gros bloc est réalisé par une entreprise « major du BTP ». Ce chantier met l’accent également sur le côté développe ment durable. Par exemple, sur les 350 000 m 3 de sables évacués, 97 % ont été valorisés comme matériaux de construc tion, ou pour du maraîchage. Les centrales à béton installées sur place, produiront du béton bas carbone. ET UNE ORGANISATION TRÈS ADAPTÉE Le pilotage est assuré par une maîtrise d’œuvre d’exécution (architectes et bureaux d’études), et un cabinet d’OPC (ordon nancement pilotage et coordination), qui mettent en place des moyens par blocs, mais assure bien sûr une coordination transversale. Les moyens humains installés sur place vont varier de 50 à 80 personnes suivant les phases. Pour le CHU, le pôle investissements, logistique et nouvel hopital (Pilnh) est largement mis à contribution à travers son service « conduite d’opération ». Celui-ci s’appuiera sur les compétences internes, les services techniques, numériques, la sécurité, la sûreté, les services logistiques, etc...

Le 22 janvier 2022, le Premier ministre Jean Castex est venu poser la première pierre du plus gros chantier de construction hospitalière en France. Le terrassement , démarré en octobre 2020, venait de s’achever en décembre 2021. Pourquoi un délai si long ? Il faut rappeler qu’il y a eu plus de 350 000 m 3 de terres (principalement du sable) à évacuer. Le « trou » qui est bien visible depuis le pont des 3 continents représente environ le volume de 100 piscines olympiques . Aujourd’hui, le terrain est prêt pour que les travaux de fonda tions commencent. L’ensemble des marchés de travaux a été notifié le 8 mars 2022. Depuis cette date, les entreprises de gros œuvre ont commencé à prendre possession du terrain et à monter leurs installations de chantier (base vie). LA PRÉPARATION DU CHANTIER Nous sommes actuellement dans la phase de préparation de chantier, prévue pour durer 6 mois et pendant laquelle, les entreprises réalisent les études d’exécutions et de synthèses. Ce processus est essentiel pour anticiper tous les problèmes et permettre la réalisation des travaux conformément aux études de conception ; le tout dans les meilleures conditions de sécurité et qualité. POSE DE 2500 PIEUX EN PROFONDEUR Compte tenu de la taille du bâtiment, il y a plus de 2 500 pieux à coulés , dont les premiers, dès cet été . Ils permettent de fonder les bâtiments en allant chercher le « bon sol » à une profondeur comprise entre 15 et 28 mètres . A l’automne, auront lieu les travaux de construction du

LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION / 9

PERPECTIVES

Nouvel hôpital : se préparer à emménager avec les meilleures organisations possibles Programme Convergence : défi des organisations

Avec ce nouvel hôpital, il nous faut repenser nos fonctionne ments dans de nouveaux espaces ; ce qui nécessite de réin terroger les circuits patients, l’organisation des différentes activités de soins ou les articulations avec les fonctions logis tiques et techniques. C’est aussi une formidable opportunité de faire évoluer les organisations, au bénéfice des patients et des professionnels, en s’inspirant d’expériences au sein de notre CHU et ailleurs, dans d’autres établissements en France ou à l’étranger. Il nous faut aussi intégrer les innovations , particulièrement la digitalisation qui s’invite dans le parcours des patients et les pratiques professionnelles. UN PROGRAMME CONVERGENCE POUR Y RÉPONDRE Les thématiques sont nombreuses – 47 ont été identifiées – et interdépendantes. Le « programme Convergence » a été lancé pour « mettre en musique » ce volet organisationnel. Objectifs ? Coordonner les travaux des 47 groupes, piloter les sujets transversaux (ex : secrétariats médicaux, ambulatoire, logistique, informatique…), identifier et gérer les risques liés aux interfaces entre les projets, définir le planning et veiller à son respect. Chaque thématique est placée sous la responsabilité de trois pilotes : un médecin, un « expert » soignant ou technique, un directeur. Une équipe projet a été constituée pour assurer la coordination et le suivi du programme Convergence.

Une partie de l'équipe projet (de gauche à droite) : S. Chevalier, J. Connault et L. Jay-Passot

Un comité de pilotage « Convergence – Ile de Nantes » se réunira, plusieurs fois par an, pour connaître les propositions des groupes de travail et faire les choix nécessaires. Des expérimentations seront lancées pour tester les évolu tions envisagées, à mettre en place autant que possible avant l’emménagement, en 2027. Le personnel du CHU sera tenu régulièrement informé, tant de l’avancement du chantier que de la préparation des orga nisations.

Pour répondre aux besoins des professionnels de santé du territoire Rendre plus accessible l'offre de soins : axe stratégique du CHU

Interview Jérôme Connault , vice-président de la commission médicale d'établissement

« L’expertise et l’excellence de nos services ne vaut que si elle reste lisible pour un partenariat ville-hôpital efficace et pertinent. Une récente évaluation, réalisée fin 2021, nous a permis d’identifier les principales difficultés et besoins des professionnels de santé du territoire. Fort de ces enseignements, le CHU de Nantes s’est engagé dans un chantier « accessibilité » pluri-annuel, afin de se positionner comme un partenaire de proximité dont l’offre de soins est lisible, cohérente et répond aux besoins de son écosystème. La perspective de l’île de Nantes est également au cœur de ce chantier, afin de préparer la bonne intégration de notre hôpital et développer des outils interactifs avec l’ensemble de nos correspondants, les établissements de santé mais également avec la médecine libérale de ville. Ce plan pluri-annuel est structuré autour de trois axes : l’orientation, l’adressage et la continuité des soins. Pour cette année 2022, les objectifs sont notamment de structurer les modalités d’adressage et d’accès aux avis spécia lisés. Ainsi, un outil digital est à l’étude, pour répondre aux besoins de prises de rendez-vous et de partage sécurisé des données de santé entre professionnels ».

10 / LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION

PERPECTIVES

L'équipe de l'unité de parcours social et médical (UPSM)

L'exemple de l'unité de parcours social et médical Structurer l’aval, une priorité pour la sortie du patient Ce qui est communément appelé « aval du CHU » concerne au sens large la sortie du patient.

En réalité, c’est un sujet multifactoriel regroupant une multi tude de structures et d’acteurs de notre écosystème sanitaire et médico-social. La sortie du patient est liée à son profil, à son parcours de soin et, en conséquence, à une orientation de sortie adaptée. Depuis plusieurs années, le CHU de Nantes est engagé dans un large chantier visant à répondre aux enjeux en termes de nombre de patients et de qualité de projet de sortie. Parmi les principaux axes de travail menés, l’aval en soins de suite de réadaptation (SSR) est une priorité. Dans cette pers pective, le CHU travaille notamment à la construction de filières avec les partenaires publics et privés du territoire, à la mise en place d’une cellule d’ordonnancement au niveau du groupement territorial hospitalier (GHT 44), ainsi qu’à une réflexion sur la pertinence des demandes. Le retour à domicile est également un axe fort, en lien notam ment avec le programme de retour à domicile (Prado), l’hôpital à domicile (HAD), ou encore les services de soins à domicile (Ssiad) ou les Ehpad sur le volet personnes âgées ; ces derniers étant actuellement en grande difficulté sur le plan des res sources humaines. Autre priorité : l’aval du patient en situation de handicap . En raison d’un nombre très limité de place en structure spécialisée sur le territoire (Mas, Fam, Samsah), le CHU construit avec des acteurs du secteur médico-social, tel que l’Adapei, des partena riats visant à faciliter l’orientation et l’entrée en structure de nos patients. Enfin, le CHU renforce également sa collaboration avec le Tribunal de justice et le Parquet, afin de faciliter la sortie de patients aux situations socialement complexes, notamment ceux en attente de mesures de protection juridiques (tutelle, curatelle), nécessaire à la construction de leur projet de sortie.

Zoom sur l'unité de parcours social et médical (UPSM)

Composée de 30 lits, l’unité de parcours social et médical (UPSM) a ouvert le 4 octobre 2021. Elle est située à l’hôpital Saint-Jacques au 2 e étage de la mai son Pirmil. Sa mission : soulager les services de médecine, chirur gie et obstétrique, en prenant en charge leurs patients médicalement sortants, afin de les accompagner dans la construction d’un projet de sortie adapté à leur si tuation complexe. L’originalité de cette unité réside dans les ressources humaines mobilisées pour réaliser sa mission. En ef fet, celle-ci prévoit une présence médicale allégée au profit d’un renforcement de l’accompagnement social. Elle bénéficie d’un co-portage médical assuré par le PHU 9 (gérontologie clinique) et par le PHU 3 (méde cine polyvalente urgence). Cette démarche fait l’objet d’une expérimentation sur les deux années à venir, afin d’évaluer son impact sur le parcours patient ; elle est soutenue par l’Agence régionale de santé des Pays de Loire et le conseil dé partemental de Loire-Atlantique. Véritable relai entre l’hospitalisation et les structures d’aval (Ehpad, maison d’accueil spécialisée), l’UPSM concoure activement à fluidifier le parcours patient, dans le cadre de nos actions sur l’aval au CHU.

LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION / 11

Santé et industrie du futur Nantes Université : un projet inédit !

Depuis sa labellisation par l’État en 2017, l’I-Site NExT a pour objectifs de structurer et d’amplifier une dynamique recherche d’excellence, fédérant l’écosystème nantais, autour de deux axes thématiques : « santé et industrie du futur ».

Début janvier 2022 , une des premières réali sations concrètes de l’I-Site a été la création de Nantes Université. Le CHU en est membre fondateur avec l’université de Nantes , l’École centrale de Nantes et l’Inserm. Il est le seul CHU français dans cette position. Ce parte nariat inédit vise à développer une seule stratégie en santé sur Nantes , en s’appuyant sur les atouts et les expertises de chacun des membres. NANTES UNIVERSITÉ : QUOI DE NEUF ? Depuis janvier, les membres de Nantes Université travaillent à traduire en action concrète la création de ce nouvel établisse ment. Le premier semestre a notamment été consacré à la définition du « projet à 5 ans » par l’élaboration d’une lettre d’orientation stratégique (LOS) de Nantes Université. Cette démarche s’est notamment appuyée sur le lancement d’une consultation ouverte,

auprès des étudiants et des personnels de Nantes Université, sur des sujets majeurs tels que la formation, la recherche, l’innovation, les relations internationales, la vie de campus et le développement durable. Les premiers mois ont également été mis à profit pour faire la preuve concrète de la force de l’écosystème autour de projets démonstrateurs menés en étroite collabora tion : appel à manifestation d’intérêt institut hôpital universitaire, projet de recherche hospitalo-universitaire. NANTES UNIVERSITÉ : LA SUITE ? Les grands défis à venir d’ici fin 2022 : nour rir et construire le sentiment d’appartenance au sein du nouvel établissement. Un événe ment de rentrée 2022 à la hauteur de l’enjeu nous attend en septembre ; le second défi : finaliser le projet à 5 ans.

L’observatoire national des morts inattendues du nourrisson Un outil unique au monde créé par le CHU Environ 300 enfants décèdent, chaque année en France, de mort inattendue du nourrisson (MIN). L’observatoire national des morts inattendues du nourrisson (OMIN), mis en place au CHU de Nantes en 2015, regroupe les 37 centres référents français prenant en charge les enfants décédés.

12 / LES DÉFIS DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION Avec un taux de 51 pour 100 000 naissances vivantes, la mort inattendue du nourrisson (MIN) est la 1 re cause de mortalité infantile des enfants agées entre 1 mois et 1 an. Depuis 2015, l’observatoire national des morts inattendues du nourrisson (OMIN) recense tous les cas de MIN survenue chez les enfants de moins de 2 ans pris en charge dans l’un des centres référents français. « Il est important de mieux comprendre les MIN pour mieux les éviter » précise le D r Karine Levieux , coordinatrice médicale nationale . En 2020, une biocollection « BioMIN » (sang, liquide céphalo-rachidien, cheveux, selles et urines) a été associée à la collecte des don nées. À ce jour, plus de 1450 cas ont été recensés dans le registre et 1100 échantillons sont d’ores et déjà disponibles au centre de ressources biologiques pour la réalisation de recherches. Pour le P r Gras le Guen , coordi natrice scientifique : « Des décès pourraient être évités, c’est la première cause de mort infantile en France et c’est un drame pour les parents, les fratries ». L’OMIN est désormais un outil incontour nable dont les chercheurs doivent s’emparer

L'équipe de l'OMIN

pour comprendre ces chiffres alarmants. « L’objectif est de concevoir des stratégies de prévention ciblées visant à réduire efficace ment les décès infantiles évitables. » conclut Bérengère Jarry , coordinatrice technique . Paradoxalement, faute de financement, le registre risque de fermer ses portes en 2023 : l’équipe est donc en recherche active de nouveaux financements.

L'info en plus La mort inattendue du nourrisson (MIN) se définie comme le décès d’un nourrisson survenant bruta lement alors que rien, dans ses antécédents connus, ne pouvait le laisser prévoir.

Simon Stute, physicien et chercheur

À la rencontre de Simon Stute, physicien et chercheur Portraits de chercheurs La direction de la recherche et de l’innovation est allée à la rencontre de Simon Stute, physicien et chercheur au CHU de Nantes. POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER VOTRE MÉTIER ET VOTRE CHAMP DE RECHERCHE ?

la surprise a été de me retrouver immergé dans l’activité clinique d’un environnement hospitalier. J’étais habitué à travailler dans un couloir de bureaux auparavant. Je me rends compte, aujourd’hui, que ma position proche de l’ap plication finale de l’imagerie TEP est une chance ; le dialogue avec les équipes cliniques est très enrichissant et cela me permet de prendre du recul sur mes activités de recherche parfois très techniques. Nous travaillons actuellement sur la mise en place d’acquisi tions TEP double-traceur. L’idée générale est simple : on injecte deux molécules différentes au patient, en même temps, pour effectuer deux examens en un seul. Cela per met d’avoir plus d’informations pour mieux caractériser la maladie en une seule visite. Le problème est qu’il est physi quement impossible de discerner les deux molécules, à partir de leurs rayonnements. Nous devons alors réaliser un examen TEP dynamique pour exploiter les signaux temporels des deux molécules afin de reconstruire des images dis tinctes de chaque molécule. ET SI VOUS AVIEZ UN SOUHAIT, QUEL SERAIT-IL? De continuer à être entouré de gens passionnants venant de divers horizons. Le domaine de l’imagerie nucléaire est plu ridisciplinaire et fait intervenir beaucoup de spécialités. Tout ce travail se fait systématiquement en équipe, avec un rôle prépondérant des post-doctorants, des doctorants et des stagiaires que nous encadrons. Je souhaite que nous puis sions continuer à susciter des vocations. AUJOURD’HUI, SUR QUEL PROJET DE RECHERCHE TRAVAILLEZ-VOUS?

Je suis un physicien, chercheur dans le domaine de la reconstruction d’images de tomographie par émission de positons (TEP). Le TEPscan dans le langage médical, est une modalité d’imagerie permettant de suivre l’évolution d’une molécule radiomarquée injectée au patient. Il est notam ment utilisé en oncologie. Le scanner TEP détecte les rayon nements issus de la molécule. La fabrication d’une image de qualité, à partir de ces rayonnements, est un réel challenge et constitue le champ de recherche dans lequel je travaille. DEVENIR CHERCHEUR ÉTAIT UN RÊVE ? Au cours de ma deuxième année de master de physique à Rennes, nous avons eu plusieurs intervenants professionnels venant de divers domaines dont Thomas Carlier, physicien médical dans le service de médecine nucléaire du CHU de Nantes. Il venait nous parler de modèles de simulations par ticuliers appliqués à la TEP. J’ai trouvé ce domaine parti culièrement intéressant et c’est cette rencontre qui a orienté le choix de mon stage de fin d’études et mon parcours pro fessionnel.

POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI DE REJOINDRE LE CHU DE NANTES ?

Pendant ma thèse, nous avons eu une collaboration fruc tueuse avec Thomas Carlier sur un sujet d’intérêt commun. J’ai souhaité me rapprocher de la région Bretagne et j’ai été attiré par la très forte dynamique de recherche autour du service de médecine nucléaire du CHU et de tous les parte naires Nantais. En intégrant le service de médecine nucléaire,

LES DÉFIS DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION / 13

Un vidéoendoscope au service de l’ORL pédiatrique Une nouvelle ère pour l’endoscopie Un équipement novateur pour les patients et les soignants : l’activité d’ORL pédiatrique assurée par les D r Boyer et D r Robard se dote d’un nouveau matériel d’endoscopie un vidéoendoscope.

Acquis en ce début d’année par le service ORL, un nouveau vidéoendoscope est dédié à l’activité d’ORL pédiatrique « ce vidéo endoscope de 2.9 mm de diamètre permet un examen des cordes vocales et de la sphère pharyngolaryngée quel que soit l’âge de l’enfant, dès la période néonatale, et avec une excellente qualité. » de plus, poursuit le D r Boyer « Le fibroscope est une prolonga tion de l’examen clinique donc son utilisation est fréquente ». AVIS, FORMATION ET DIAGNOSTIC « Avant on le faisait à l’œil » mais, grâce à ce nouvel outil, la visualisation directe sur écran et l’enregistrement son-vidéo de l’examen permet un support aux explications données à la famille avec une meilleure compréhen sion des pathologies. Pour les D rs Robard et Boyer « C’est un atout de pouvoir expliquer aux parents à l’aide de la vidéo, la pathologie de leur enfant. De pouvoir revisionner autant qu’on le souhaite ces vidéos permet égale ment de limiter la durée d’examen pour l’en fant et faciliter son suivi ». Ce nouveau vidéoendoscope est également un avantage dans la formation au quotidien des futurs médecins : internes et externes.

De gauche à droite : Dr Julie Boyer, Dr Laetitita Robard

Un équipement transportable qui peut les suivre au bloc opératoire et qui fait « une vraie différence pour la prise en charge des bébés de moins de 1 an ». Il est également utile au service de réanimation néonatale ou en réanimation pédiatrique à la demande des équipes soignantes. Un nouveau matériel de pointe qui vient renforcer l’expertise du service ORL.

L'info en plus Ce vidéo endoscope de 2.9 mm de diamètre permet un examen des cordes vocales et de la sphère pharyngolaryngée quel que soit l’âge de

Le Fonds de dotation au service des patients et des équipes hospitalières Le pouvoir d'agir ensemble ! Le Fonds de dotation du CHU de Nantes a pour vocation d’accompagner les équipes hospitalières en soutenant leurs projets via un don en numéraire, un apport en compétences ou en nature. Le Fonds de dotation agit sur 4 axes prioritaires : • accélérer les projets de recherche ; Interview Patrice Gueudelot, directeur du mécénat

• aider les équipes hospitalières dans leur travail ; • accompagner la prise en charge des patients, des résidents des Ehpad du CHU ; • améliorer leur accueil et leur bien-être. Concrètement, le Fonds est intervenu en faveur du pôle de médecine physique et de réadaptation du CHU de Nantes pour l’acquisition de deux équipe ments innovants dans le cadre de la campagne de levée de fonds « Agissez pour le grand handicap » : • un simulateur de conduite : pour une rééducation et une réadaptation à la conduite, dans un environ nement de confiance, et améliorer ainsi les apti tudes à la conduite et aider dans la prise de conscience des difficultés. • un exosquelette de marche autoporté et autoéquili bré, qui permet une rééducation de l’équilibre debout plus précoce et un schéma de marche plus naturel dans les meilleurs délais.

« Le Fonds de dotation est un formidable outil de mécénat pour agir concrètement et donner aux porteurs de projets du CHU de Nantes les moyens de faire plus. Grâce à l’engage ment et la mobilisation des mécènes et donateurs, plus de 120 projets ont été mis en place pour un montant de plus de 6 millions d’euros depuis la création du Fonds de dotation en 2014. Le Fonds de dotation a également pour vocation de faire rayonner le CHU et les savoir-faire des équipes hospitalières, et de créer des passerelles et des synergies avec le monde de l’entreprise sur le territoire régional et également au national. »

Découvrez le simulateur de conduite en vidéo

N'hésitez pas à contribuer à ces actions en contactant fondsdedotation@chu-nantes.fr

14 / INVENTER LA MÉDECINE DE DEMAIN

Dr Nicolas Piriou, cardiologue et Sandrine Herniot,infirmière en salle d'échographie d'effort

Les centres de références : des experts au service des maladies rares La campagne de labellisation est lancée ! Le CHU participe à la prochaine campagne visant à labelliser les centres experts maladies rares, pour une durée de cinq ans. L'occasion de faire le point sur le rôle de ces centres de référence au CHU et leurs missions.

Les centres de référence maladies rares, loca lisés au sein des CHU, sont des structures reconnues pour leur expertise dans la prise en charge des personnes malades, leur engage ment dans la recherche et dans l’enseigne ment-formation. Au sein du CHU, 5 centres de référence label lisés renouvellent leur candidature et 8 nou veaux centres participent à la campagne soit 4 centres de référence et 4 centres de res source et de compétence . Au total, le CHU de Nantes dispose actuellement de 65 centres de compétence dont la plupart souhaitent renouveler leur labellisation. Objectif du label : permettre aux centres d’être véritablement reconnus comme experts dans la prise en charge de certaines maladies rares, et pour les centres de référence, de disposer de moyens financiers supplémen taires. La plateforme Prior maladies rares, dispositif régional proposant un soutien à toute per- sonne confrontée à une maladie et/ou un handicap rare, se met à disposition des centres nantais, notamment afin de leur apporter un appui dans leurs démarches liées aux demandes de labellisation (ou relabellisa tion).

Interview Dr Nicolas Piriou, cardiologue au centre de compétence cardiomyopathies

Le CHU de Nantes dispose d’un centre de référence pour les maladies du rythme cardiaque héréditaires. Nous avons également, depuis 2008, un centre de compétence pour la prise en charge des cardiomyopathies. Son activité s’est considérablement accrue avec le développement de l’imagerie multimodale cardiaque. POURQUOI CANDIDATER COMME CENTRE DE RÉFÉRENCE ? Cette dynamique locale positive dans le domaine des cardiomyopathies a permis à notre centre de compétence d’atteindre une activité de soins et de recherche qui correspond aux critères requis pour être labellisé centre de référence. Cette nouvelle labellisation sera importante pour consolider et développer notre activité ; d’une part en obtenant des moyens financiers et, d’autre part en améliorant l’accès pour tous les patients et les soignants du territoire à un centre d’expertise pour la prise en charge des cardiomyopathies. Nous pourrions ainsi développer l’acti vité de coordination auprès de nos nombreux partenaires hospitaliers et libéraux du Grand Ouest. LA MÉDECINE DE DEMAIN SERA UN ENJEU IMPORTANT POUR LE PROCHAIN PNMR*. QUELS SONT LES PROJETS DE RECHERCHE EN COURS ? Nous avons été une des premières équipes à publier des données sur l’association de myocardites avec un certain type de cardiomyopathies arythmogènes héréditaires. Depuis, nous avons noué des collaborations nationales et internationales. Avec l’arrivée de la TEP-IRM au CHU en 2021, un outil d’imagerie innovant, nous avons lancé un projet de recherche multicentrique sur la caractérisation de l’inflammation dans ces cardiomyopathies (Projet CharACt-PETMR, financé par la Fondation Cœur et Recherche). Nous espérons que ces travaux vont nous per mettre d’enchainer sur des essais cliniques visant à évaluer de nouvelles voies thérapeutiques dans ces pathologies. *Plan National maladies rares.

Toutes les informations sur la campagne de labellisation 2022 : https://prior-maladiesrares.fr/ labellisation-centres-experts/

INVENTER LA MÉDECINE DE DEMAIN / 15

Réalisation artistique « À la belle étoile » Collectif Arty Show Hall de la maison Pirmil Artistes : Thomas Delalande et Nina Missir Avril 2022

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