CHU de Nantes N32/ Décembre 2022
CHU n°32
pour le personnel du CHU Le Journal CHU de Nantes N°32 / décembre 2022
«ConvergenceIle de Nantes» : anticiper les organisations p.10
LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION RAAC : UNE MÉTHODE NOVATRICE p.11
Retrouvez + d’infos sur l’intranet du CHU et sur www.chu-nantes.fr
Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes Édito
Mesdames, Messieurs,
L’année 2022 s’achève avec ce dernier numéro particulièrement représentatif de notre CHU. Qu’il s’agisse de la mission d’intervention de crise pour adolescents, du déploiement de la réhabilitation améliorée après chirurgie, de la nouvelle unité d’accès vasculaire ou encore du chantier désormais bien engagé du nouvel hôpital sur l’Ile de Nantes, le lien entre les sujets est évident : la recherche permanente d’amélioration dans les soins apportés à nos patients. Parce que toujours mieux soigner, c’est essayer, oser, s’engager. C’est transmettre des savoirs précieux, interroger nos pratiques, et sans cesse les faire progresser. En cette fin d’année, je souhaite rendre un hommage tout particulier aux équipes des urgences qui traversent une période très éprouvante. Le déclenchement du plan blanc en novembre permet davantage de latitude pour les
soutenir en adaptant nos organisations et notre activité et en mobilisant l’ensemble de la communauté hospitalière. Ce qui rend possible les soins de grande qualité prodigués à nos patients, ce sont les prouesses réalisées au quotidien dans notre hôpital. Prouesses scientifiques, prouesses médicales, mais surtout prouesses humaines, portées par une communauté hospitalière sans cesse engagée au bénéfice des patients, de leurs accompagnants mais aussi des professionnels de santé de notre territoire. C’est le sens du service public hospitalier que nous portons et défendons ensemble. J’en profite pour souhaiter à chacun d’entre vous de belles fêtes de fin d’année !
MA VIE AU CHU 3-4 / Faits marquants 5 / Développement durable Sommaire CULTIVER NOS TALENTS 6 / L’unité Micado Le dépistage néonatal 7/ Hématologie / HéMA Vélo De l’escalade au MPR 8/
5 janvier Concerts ONPL de 15h à 17h Pédiatrie — 11 janvier 2023 Job Dating de 9h à 18h - Bâtiment Providence Hôpital Saint-Jacques — 14 janvier 2023 Réunion régionale des préparateurs en pharmacie hospitalière Hôpital Saint-Jacques — 30 janvier 2023 Information sur les mutilations sexuelles féminines Hôpital femme-enfant-adolescent — 10 février 2023 3 e colloque des services de soins psychiatriques intensifs à domicile Faculté de pharmacie L’agenda...
Journée mondiale de la contraception
Portrait : infirmiers anesthésistes LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION 9 / Simulation en santé 10/ Nouvel hôpital : 3 questions à 11/ Récupération améliorée après chirurgie (RAAC) LES DÉFIS DE LA RECHERCHE ET INNOVATION 12 / Recherche : un nouveau projet scientifique
13/ Portrait de chercheurs : Hélène Aublé INVENTER LA MÉDECINE DE DEMAIN 14 / Douleurs pelviennes chroniques Unité d’accès vasculaire 15 / Le Teclistamab Fonds de dotation : l’exosquelette
Directeur de la publication : Philippe El Saïr Réalisation : service communication du CHU - Tél. 02 40 08 72 05 Merci aux professionnels du CHU de Nantes qui ont contribué à ce numéro. Copyright Ministères sociaux DICOM Mathieu Pattier Sipa (photo de F. Braun) Merci à Michael David pour sa collaboration – Impression : décembre 2022 Imprimé par VALPG sur papier certifié PEFC
CHU de Nantes Centre hospitalier universitaire 5 allée de l’Île Gloriette - 44093 Nantes Cedex 1
Développement Durable CHU de Nantes
Vie de l’hôpital Faits marquants
1 er juillet 2022 Cérémonie de remise des médailles Belle cérémonie qui s’est déroulée, sous le soleil, dans la salle et la cour du bâtiment Providence et qui a réuni plus d’une centaine d’agents hospitaliers. Elle était présidée par Philippe El Saïr et Johanna Rolland qui ont remis 42 médailles du travail et remercié par un cadeau 88 retraités médicaux et non médicaux. Cérémonie mise en musique par l’orchestre Jazz du CHU !
6 juillet Portes ouvertes aux réflexes des gestes d’urgence.
3 août Visite du Ministre de la santé François Braun.
14 septembre Stand dans le cadre de la journée mondiale de l’eczéma.
28 septembre Stands d’information pour la journée mondiale de la contraception et du droit à l’avortement.
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30 septembre 3 e colloque pour la recherche en santé.
VIE DE L’HÔPITAL / 3
Vie de l’hôpital Faits marquants
Retrouvez l'intégralité des faits marquants en image dans la rubrique Vie de l’hôpital depuis la page d'accueil de l'intranet.
11 octobre Semaine du goût avec des menus proposés aux résidents des Ehpad.
11 octobre Séminaire sup’ du management avec la participation du service restauration du CHU et de l’École Vatel.
12 octobre Le service microbiologie et hygiène hospitalière a décidé de mettre en scène le premier « laboratoire des erreurs ».
18 novembre Remise d’un don d’une centaine de boîtes de LEGO® par l’association Brickouest pour les enfants hospitalisés.
29 novembre Movember : journée d’information et de prévention du cancer de la prostate.
29 novembre 2022 Visite de P. El Saïr, directeur général et du P r K. Asehnoune, président de la CME, dans le service de gynéco-obstétrique.
7 décembre 2022 Les policiers au chevet des enfants hospitalisés L’association nationale d’action sociale des personnels du Ministère de l’Intérieur a organisé une opération pour parta ger un moment d’évasion entre les fonctionnaires de police nantais (voitures, camions, motocyclette, unités spécialisées) et les enfants hospitalisés.
4 / VIE DE L’HÔPITAL
Pour réduire durablement notre consommation d’énergie Le CHU adopte son plan de sobriété énergétique Dans un contexte marqué par l’accélération du dérèglement climatique, et face à l’envolée des prix, les établissements de santé amplifient leurs actions de réduction de leurs dépenses énergétiques pour contribuer à l’effort collectif demandé par le Gouvernement dans son plan de sobriété énergétique.
C’est dans ce contexte que le CHU poursuit sa démarche Développement Durable et s’en gage dans un plan de sobriété énergétique qui s’articule autour de sept leviers stratégiques : 1. Promouvoir une prise de conscience individuelle res ponsable en sensibilisant aux bons usages et pratiques éco nomes au quotidien, 2. Valoriser le développement durable et communiquer sur les actions déjà menées, 3. Poursuivre et renforcer les actions déjà menées dont les achats responsables, 4. Investir dans des locaux à faible impact énergétique (construction et exploitation),
raccordement au réseau de chauffage urbain, 6. Intégrer des contrats de per formance énergétique dans les contrats de maintenance concernés, 7. Mieux prendre en compte les consommations énergétiques lors des choix des équipe ments et prestataires. Ce sont des efforts collectifs, pro portionnés et raisonnables pour aller vers une absence de super flus de consommations. Dans le cas présent, c’est faire la chasse au gaspillage d’énergie. À travers des ecogestes au quotidien, cha cun peut agir à son niveau. Contact : bp-dev-durable@chu nantes.fr Développement Durable CHU de Nantes SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE : DE QUOI PARLE–T–ON ?
5. Diversifier les sources d’appro visionnement en énergie par
Mobilisation des équipes du PHU 5 Journée mondiale de la contraception : un succès ! À l’occasion de la journée mondiale de la contraception et du droit à l’avortement, le centre Simone Veil a organisé le mercredi 28 septembre une journée d’échanges et d’information avec la collaboration de l’école de sages-femmes et du centre de dépistage en santé sexuelle (Cegidd).
Au programme : des animations et des ateliers thématiques animés par des professionnels du CHU pour informer et sensibiliser le grand public sur la vie affective et sexuelle, la connaissance du corps, la contraception mas culine et féminine, l’IVG, les IST, etc. L’équipe du centre Simone Veil a souhaité rappeler « l’importance d’adapter son moyen contra ceptif à son mode de vie. La meilleure contra ception c’est celle que l’on choisit ! ». Franc succès pour cette première édition. « La collaboration avec l’école de sages femmes et le Cegidd nous a permis d’offrir une prestation complète, dynamique et de qualité aux jeunes et aux professionnels venus nombreux. » poursuit Virginie Badon, sage femme responsable du Centre Simone Veil. Lycéens venus avec leurs professeurs, maison des adolescents de Nantes, étudiants, profes sionnels de santé du CHU et libéraux, élues de la ville de Nantes… Beaucoup de visiteurs
Vidéo « SAV de la contraception j’écoute ? »
contents pour cette première édition organi sée sur le parvis de la maternité, ce qui encou rage les équipes à réitérer cette journée. Rendez-vous pris pour l’année prochaine !
VIE DE L’HÔPITAL / 5
MICADO – Mission d’Intervention de Crise pour ADOlescents Une nouvelle prise en charge pour des ados en crise Focus sur Micado, un hôpital de jour du CHU de Nantes, fondé en novembre 2020, qui prend en charge, de manière intensive, des adolescents en grande souffrance. QUI SOMMES-NOUS ?
Cette structure conçue comme un hôpital de jour existe depuis 2 ans, transitoirement localisée au centre médico-psychologique (CMP) Pilgrim (quartier hôpital Bellier). Ce sont une dizaine de professionnels qui œuvrent sous la direction des Drs Chaltiel et Demeillers, praticiens hospitaliers pédopsy chiatres. La demande de soins intensifs pour adolescents (11-17 ans) avec problématique suicidaire, mises en dangers, automutilations, troubles du comportements alimentaires… étant exponentielle depuis quelques années, Micado manquait cruellement au sein du CHU de Nantes. QUEL EST LE PROJET DE SOIN ? Le patient est évalué dans un délai court par un psychiatre, souvent après un passage aux urgences ou une hospitalisation courte en pédiatrie. L’admission est ensuite rapide sur Micado avec la mise en place d’un contrat de soins associant : des accompagnements en séances individuelles (psychiatre / psychologue / psychomotricienne / infirmiers) et des séances en groupes à médiation théra peutique (infirmier / psychomotricienne / interne). Un accompagnement de la famille est aussi proposé par les psychologues et / ou l’assistante sociale. À la suite des recommandations de la Haute Autorité de santé, à partir du 1 er janvier 2023, le dépistage de 7 nouvelles maladies va être intégré au programme national de dépistage néonatal. Programme qui concerne tous les nouveau-nés qui naissent en France. Son objectif est de dépister certaines maladies rares et graves, et de prendre en charge le bébé avant même l’apparition des premiers signes, pour lui permettre de se développer sans séquelle et de grandir le mieux possible. Après la naissance, les parents sont informés du dépistage et leur accord est nécessaire pour sa réalisation. L’examen nécessite de prélever plusieurs gouttes de sang au niveau du talon du bébé ou par voie veineuse. L’échantillon est ensuite envoyé au labora toire de biochimie pour y être analysé et les résultats, en fonction de la maladie et de son marqueur biologique, sont connus sous un délai de 24 heures à 4 semaines. En cas de résultats anormaux, les parents sont contac
L'équipe de l'unité MICADO
COMMENT ÇA SE PASSE ? Les adolescents viennent 3 à 4 fois par semaine pour un travail de contenance de la crise qu’ils traversent, pendant 3 mois pour tenter d’éviter la récidive suicidaire et mettre des mots sur leur mal être. 2/3 des patients ne sont pas hospitalisés dans les cas où Micado suffit à apaiser la crise suicidaire et les mises en danger. La plupart des jeunes, poursuivent les soins proches de chez eux au CMP « Samothrace » ou « Haute Roche » (unités adolescents pédopsychiatrie 1 et 2).
L'info en plus • 150 patients ont été suivis depuis 2 ans d’ouverture. • Des adolescents, parfois dès l’âge de 10-11 ans, sont hospitalisés en service de psychiatrie adulte, après une tentative de suicide.
Le CHU de Nantes assure le dépistage de 40 000 naissances par an Le dépistage néonatal a 50 ans
Le dépistage néonatal fête ses 50 ans en 2022. L’opportunité de sensibiliser à cet examen préventif qui permet jusqu’ici de dépister 6 maladies rares. L’occasion aussi de mettre en lumière le centre de dépistage néonatal rattaché au laboratoire de biochimie, qui assure le dépistage des enfants nés dans toute la région Pays de la Loire.
tés et l’enfant est pris en charge par un pédiatre spécialiste afin d’affiner les tests et de conclure si l’enfant est atteint ou non.
Les 7 autres maladies qui sont ajoutées au dépistage sont des pathologies appartenant au groupe des maladies héréditaires du métabo lisme : l’homocystinurie, la leucinose, la tyrosiné mie de type 1, l’acidurie glutarique de type 1, l’acidurie isovalérique, le déficit en LCHAD (déshydrogénase des hydroxyacyl-CoA de chaîne longue) et le déficit primaire en carnitine. 7 autres maladies dépistées en 2023
Le programme national de dépistage néona tal cible 6 maladies : la phénylcétonurie, l’hypothyroïdie congénitale, l’hyperplasie congénitale des surrénales, la mucoviscidose, le déficit en MCAD (acyl-CoA déshydrogé nase des acides gras à chaîne moyenne) et la drépanocytose. La détection de la surdité permanente néonatale vient compléter le test de dépistage néonatal. Les nouveau-nés de la région bénéficient également du dépis tage des lymphopénies sévères, dépistage réalisé par le laboratoire d’immunologie.
6 / CULTIVER NOS TALENTS
Sport et bien-être au service des patients d’hématologie HéMA Vélo : pédaler pour une meilleure santé Un dispositif innovant et inédit de pédaliers et vélos connectés pour les patients hospitalisés au sein de l’hôpital de jour, des secteurs conventionnel et stérile du service d’hématologie.
Enseignante en activités physiques adaptés avec un diplôme universitaire « sport et can cer », Sarah Chevalier a rejoint l’équipe du service d’hématologie afin « d’accompagner des patients atteints d’hémopathies malignes dans la phase aigüe de la maladie via des séances d’activités physiques adaptées pour permettre une plus grande autonomie, amé liorer le bien-être durant les hospitalisations et faciliter le retour à domicile des patients. » Ce sont donc 40 dispositifs de vélos d’appar tement ou de pédaliers connectés qu’on retrouve dans les 40 chambres du service. Pour Nadine, patiente hospitalisée dans le secteur stérile depuis quelques jours pour une durée de 4 à 6 semaines « l’isolement en chambre stérile est compliqué, je suis très active dans ma vie de tous les jours, donc avoir la possibilité de faire du vélo quand je le souhaite en imaginant grâce au dispositif de faire du vélo en bord de plage, cela me permet de m’évader un peu. » En effet, le dispositif technologique, mis en place sur les vélos ou les pédaliers, permet grâce à une tablette connectée et à l’applica tion Kinomap de choisir son parcours parmi 400 000 kms de vidéos géolocalisées à tra vers le monde, parcours, pays, difficultés... Le patient peut également maintenir le lien avec L’escalade représente un formidable outil permet tant au patient d’aller mieux et permet de solliciter plusieurs des grands domaines de l’activité phy sique adaptée : force musculaire, souplesse, équi libre, coordination, voire endurance. Une des rares activités qui soit aussi complète. C’est dans cette voie que s’est engagée l’équipe d’enseignants en activité physique adaptée du MPR, utilisant l’esca lade pour ce qu’elle offre en matière de mouve ment mais aussi de possibilité de socialisation et de travail sur soi. Le mur d’escalade vient compléter les équipements de rééducation fonctionnelle : « un mur vertical qui monte à 8 mètres et un mur inclinable qui monte à 6 mètres ce qui nous permet, selon la typologie de patient, d’adapter au mieux l’activité. » La diffi culté s’adapte ainsi au niveau de handicap. « Lorsque nos patients gravissent le mur, ils peuvent repousser leurs limites ce qui les aident à maintenir un bien-être physique, psychologique et social. » L’équipe d’enseignants en activité physique adaptée du MPR a dû se former à cette nouvelle pratique.
sa famille grâce à une plateforme en ligne et même avec les autres patients. De son côté, Sarah incite ses patients à faire du vélo 30 minutes par jour « à leur rythme, il n’y a aucune obligation, les bienfaits sont prouvés, l’inactivité prolongée entraîne une fonte musculaire. Des patients ont même achetés tout le dispositif pour continuer chez eux à faire du vélo connecté. Je travaille en collaboration avec les équipes du service, le sport fait partie du projet de soins du patient. ».
L'info en plus C’est en grande partie grâce à la Fondation Décathlon que plus de 500 patients hospitalisés au sein du service d’hématologie pourront bénéficier chaque année des bienfaits de ce programme.
Pôle médecine physique et réadaptation Quand l’escalade devient un outil thérapeutique Déjà doté d’une salle d’activité physique au sein du nouveau bâtiment de médecine physique et réadaptation, le pôle complète ses équipements avec un mur d’escalade à visée thérapeutique.
« Nous constatons beaucoup de bienfaits sur cette prise en charge. C’est une activité qui est physiquement et émotionnellement exi geante, les patients en ressortent avec beaucoup de confiance en eux et en leur corps. Les objectifs pour nos patients sont de pou voir apprendre à réintégrer un membre lésé, bien répartir le poids équitablement sur les deux jambes, travailler la planification d’une montée. » L’équipe d’enseignants en activité physique adaptée
CULTIVER NOS TALENTS / 7
De gauche à droite : Oliver, Yvan et Emilie
Portrait d’équipe – infirmiers anesthésistes Dispenser des soins techniques et relationnels Émilie, Olivier, Yvan, trois IADE aux parcours différents, mais une vision et des valeurs communes : améliorer la prise en charge des patients au quotidien.
I.A.D.E, quatre lettres pour infirmier anesthésiste diplômé d’État, un métier qui mélange technicité, humain, organisa tionnel. Un infirmier qui, au terme d’une formation de deux ans, a acquis des compétences dans des domaines spéci fiques tels que l’anesthésie, l’urgence, la réanimation et la prise en charge de la douleur. L’Iade travaille main dans la main avec le chirurgien et l’anes thésiste, son rôle est essentiel au bon déroulement de l’opé ration. Une grande responsabilité qui concilie empathie et sang-froid pour assurer une prise en charge complète où l’accueil du patient, enfant et adulte, fait déjà partie du soin.
Olivier, maxillo-faciale et ophtalmologie
« Je partage mon activité avec le Simu de l’Université de Nantes. Une double activité qui me permet de trouver un équilibre pro fessionnel entre l’enseignement et la pratique. Au quotidien, je trouve un intérêt à cette double casquette, je fais le lien entre les deux, ce qui me permet d’être crédible dans mon enseigne ment. La simulation a complètement changé et réapprécié mon travail au bloc opératoire. Avec un DU de formateur en simu lation, le CHU de Nantes met à disposition mon expertise au service de l’université, c’est une synergie. »
Yvan, urgences adultes et enfants
« Quand j’arrive au CHU, je ne sais pas ce qui nous attend, c’est toujours la surprise. Je collabore également, depuis sa créa tion, à l’unité d’accès vasculaire. Je trouve ma place dans la gestion technique de l’acte mais aussi en m’investissant dans des missions périphériques et transversales afin d’améliorer l’environnement du patient et sa vie avec son dispositif médi cal. J’ai obtenu, en décembre 2018, avec l’aide de la coordina tion générale des soins du CHU, un programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP). »
Ils sont plus de 150 Iade exerçant au CHU de Nantes. Sans eux, les blocs opératoires ne fonctionnent pas, occupant un rôle central et essentiel de la qualité et de la sécurité des soins. Proposée par le département des instituts de formation, du CHU de Nantes, la formation conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier anesthésiste vise l’acquisition de compétences pour répondre aux besoins de santé des personnes dans le cadre d’une pluriprofessionnalité. Les prochaines inscriptions au concours d’entrée en formation d’infirmier anesthésiste diplômé d’État (Iade) sera accessible en ligne jusqu’au 2 février 2023. Plus d’informations sur www.chu-nantes.fr. 8 / CULTIVER NOS TALENTS
Emilie, pôle femme-enfant-adolescent
« Mon métier, c’est une évidence ! J’aime la relation avec mes patients petits et grands. Le challenge qu’ils puissent avoir confiance en moi avant d’être opéré. Toutes les étapes de leurs prises en charge peuvent s’avérer particulièrement anxiogènes. L’humain est au cœur de mon métier. Les rassurer, réduire le stress pour qu’ils s’endorment calmement pour se réveiller calmement ».
Exercice de décontamination du 17 novembre 2022
De la théorie à la pratique Simulation en santé : le CHU un acteur majeur La simulation s’affirme comme une méthode pédagogique incontournable pour tous les professionnels de santé.
travailler les étudiants sur le raisonnement clinique et à l’utilisation du numérique » conclu la D r Nathalie Alglave, inf, Ph.D. Education et coordonnatrice générale du Dif. Les formateurs sont majoritairement des professionnels de santé du CHU de Nantes et sont issus de tous les horizons. Grâce à un travail étroit avec les services de formation du CHU, ils assurent la richesse et la polyvalence de l’enseigne ment par simulation. Pour le D r Longo « ils enseignent ce qu’ils pratiquent et ils pratiquent ce qu’ils enseignent. » LES PERSPECTIVES À L’HORIZON 2028 Le futur quartier hospitalo-universitaire de l’Ile de Nantes regroupera tous les acteurs de la simulation nantaise. L’objectif de cet ensemble mutualisé de 3 200 m² est de proposer l’ensemble des modalités de la simulation en santé en formation initiale comme en formation continue, au sein de dix entités de simulation rattachées à l’Université de Nantes et au CHU pour devenir un pôle d’excellence au service de la qualité des parcours de soins. C’est au P r Corinne Lejus-Bourdeau et au D r Aude Mounier qu’est confiée la mission de préfigurer cette plateforme de simulation et de fédérer l’ensemble des acteurs autour de ce projet ambitieux pour faire rayonner Nantes en matière de simulation en santé. Le dynamisme et la variété des projets de simulation en santé doivent faire du CHU de Nantes une structure qui prépare activement l’avenir de cette modalité d’enseignement désormais incontournable puisqu’elle concourt à la qualité et à la sécurité des soins. VOUS AVEZ UN PROJET DE FORMATION ? Nous vous invitons à solliciter, selon votre thématique, le
De nombreuses techniques de simulation existent et peuvent être utilisées de manière complémentaire pour permettre l’acquisition de connaissances, de compétences et de com portements dans le but final d’améliorer la prise en charge et la sécurité des patients. JAMAIS LA PREMIÈRE FOIS SUR UN PATIENT Le recours à la simulation dans la formation en santé naît du besoin de ne pas apprendre directement sur le patient : « Primum non nocere », disait Hippocrate, « d’abord, ne pas nuire », adage qui a inspiré par la suite l’un des principes fondamentaux de la Haute Autorité de santé (HAS) : « Jamais la première fois sur un patient ». La simulation permet l’apprentissage et la mise en œuvre de gestes et pratiques à partir de scénarii réalistes, sans risque ni pour le patient, ni pour le soignant. LES ENJEUX DE LA SIMULATION Développée au sein de trois unités, le centre de formation permanente (CFP), le centre d’enseignement des soins d’urgence (Cesu 44) et le département des instituts de formation (Dif), le CHU est devenu un acteur majeur de la simulation en santé à Nantes. Pour le D r Aude Mounier, responsable du CFP, « le CHU est investi dans des champs variés (annonces difficiles, soins techniques, situations d’urgences ou de crise, pédiatrie, digestif, gestion de la violence etc.), tant en formation initiale qu’en formation continue. Nous disposons de nombreux mannequins (basse et haute-technicité), travail lons avec des acteurs professionnels pour la simulation relationnelle et développons la simulation digitale et la réalité virtuelle augmentée. Nous nous adressons à un public varié et construisons nos programmes au regard de leurs besoins spécifiques » poursuit le D r Céline Longo, res ponsable du Cesu 44. « C’est la variation des modalités pédagogiques qui facilite le développement de compé tences en situations simulées - de fait, les activités de simu lation utilisées sont plurielles allant de l’entraînement procé dural à la mobilisation de jeux de rôle ayant vocation à faire
centre de formation permanente, le dépar tement des instituts de formation ou le Cesu44.
Plus d’infos sur le www.chu-nantes.fr
De gauche à droite : D r Céline Longo, Nathalie Alglave, D r Aude Mounier
LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION / 9
PERSPECTIVES
Nouvel hôpital Point sur l’avancement du chantier
3 questions à Pierre Nassif, directeur du pôle investissements, logistique, nouvel hôpital
Le chantier a démarré cet été, quelles ont été les grandes étapes jusqu’à ce jour ? Deux éléments majeurs mais peu visibles se sont déroulés en 2022. Pour un chantier réussi, il faut donner du temps aux études d’exécution. C’est cette première étape, invisible sur site, qui a démarré avant l’été 2022. La deuxième grande étape en cours est la réalisation des « fondations profondes » du bâtiment. Comme toutes les constructions réalisées en bord de Loire, il faut réaliser des pieux pour « poser » correc tement le bâtiment sur un terrain composé majoritairement de sable. À terme 2 500 pieux sont nécessaires à la réali sation des bâtiments et début décembre la barre des 50% (plus de 1250 pieux) a été franchie. Le bâtiment témoin, d’une
surface de 600m 2 , sort rapidement de terre, les murs sont en cours de réalisation, avec la sixième « petite » grue dédiée à ce bâtiment. Le chantier se déroule-t-il dans les temps ? Oui et même avec une légère avance dans la réalisation des fondations. Quel est le calendrier prévu pour 2023 ? 2023 sera l’année du démarrage du « gros œuvre », les pre miers murs de béton. Jusqu’à l’été, la fin de la réalisation de la deuxième moitié des fondations et la suite des études d’exécution vient se poursuivre, de nouvelles grues vont arriver aussi. Actuellement cinq sont déjà opérationnelles sur les 15 grues prévues.
Programme « Convergence Ile de Nantes » La préparation des organisations
3 questions à Laurence Jay-Passot, directrice générale adjointe Le programme Convergence a été lancé cette année pour poursuivre la réflexion sur les organisations du nouvel hôpital. Quelles ont été ses premières actions concrètes ? Dans un premier temps, une équipe a été constituée pour coordonner le travail glo bal sur les organisations qui seront mises en place dans le nouvel hôpital, mais aussi sur le site de Laennec, en 2027. Son rôle est de s’assurer que ces organisations, qui touchent à des secteurs différents (bloc opératoire, hospitalisations, consulta tions, brancardage, imagerie, biologie…) sont bien articulées entre elles. Il faut rap peler qu’il y a presque cinquante projets, conduits par une centaine de personnes différentes. Pour « mettre en musique » tout cela, l’équipe a rencontré cette année les pi lotes de la quasi-totalité des projets. Cha cun connaît sa partition ! En 2022, deux séminaires ont également été organisés pour partager les informa tions utiles à tous : le dernier a eu lieu le 28 septembre. Par exemple, la mé thode de travail pour certains sujets qui concernent tout le monde a été présen tée : le plan d’équipement, l’informatique, la logistique…
Séminaire Convergence, 28 septembre 2022
avancer dans la préparation, plus les pro fessionnels de terrain vont être impliqués. Quelles seront les grandes étapes en 2023 ? 2023 est une année importante dans cette préparation. Pour la plupart des projets, l’ambition est d’avoir en fin d’an née prochaine déjà une bonne vision des futures organisations, de manière à avoir ensuite le temps de les préparer, voire de les anticiper avant l’entrée dans les murs du futur hôpital. C’est pourquoi plusieurs expérimentations sont prévues, comme l’organisation des consultations qui est testée sur le site de Laennec depuis quelques semaines. A noter aussi que dans les premiers mois de 2023, la répartition précise des activi tés entre l’ile de Nantes et Laennec sera établie. C’est un jalon essentiel, attendu par beaucoup de projets pour aller plus loin.
Comment travaillent les différents groupes thématiques ? Les pilotes sont libres de s’organiser comme ils le jugent le plus approprié. Les fonctionnements sont donc différents. Sur certaines thématiques particulière ment complexes, les responsables ont déjà mis en place plusieurs groupes de travail. C’est par exemple le cas pour le projet « recherche », ou pour le projet « plan d’équipement ». D’autres travaillent dans un premier temps en petit groupe pour « dégrossir » leur sujet, puis vont solliciter les autres professionnels concer nés pour préciser les besoins et les at tentes, par exemple pour les espaces de rééducation, le bloc opératoire…. Certains ont mis en place des enquêtes, comme le groupe qui travaille sur les services numériques. Nous veillons à ce que toutes les per sonnes concernées soient bien associées à un moment ou à un autre. Plus on va
10 / LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION
LA RÉCUPÉRAT ION AMÉL IORÉE APRÈS CH I RURG I E , C ’ EST QUOI ?
+
Mobilisation le soir même de l’opération ou le lendemain matin. Favoriser la marche dès que possible
Eau dès le retour du bloc opératoire Alimentation précoce normale
Prise en charge de la douleur Évaluation régulière Prise en charge multiple
Arrêt et retrait le plus tôt possible
Parcours de soin du patient : la récupération améliorée après chirurgie (RAAC) Vers un déploiement progressif au sein des services La réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC) est une méthode novatrice basée sur l’implication totale du patient dans sa prise en charge. Elle permet une récupération plus rapide après l’intervention, une sortie précoce de l’hôpital et réduit les complications post-opératoires.
UNE MISE EN PLACE RÉUSSIE GRÂCE AU PARTENARIAT DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
« Cette approche permet au patient opéré de récupérer plus vite et mieux et ainsi de rentrer de manière précoce et en meilleure forme à domicile » explique le P r Claire Blanchard, chirurgien bariatrique. EN AMONT DE L’HOSPITALISATION Le patient est reçu en consultation par un-e infirmier-ère de parcours, afin de lui expliquer son intervention et mettre en place les soins qui lui seront nécessaires pour être bien pré paré et ainsi mieux récupérer. « En tant qu’infirmière de coordination, j’effectue un entretien avec le patient après la consultation chirurgicale, afin de lui expliquer son parcours au sein de l’institution. Cet entretien lui permet d’identifier une personne ressource et cela le rassure» précise Solène Lemarie, infirmière coordinatrice en chirurgie vasculaire. LORS DE L’INTERVENTION Afin d’aider le patient à mieux récupérer « nous sommes particulièrement vigilants à réduire de manière conséquente tout ce qui est produit morphinique ainsi qu’à systématiser l’utilisation de l’anesthésie locorégionale » précise le D r Damien Muller, médecin anesthésiste et réanimateur. APRÈS LA CHIRURGIE L’objectif est de remobiliser le patient le plus précocement possible en stimulant ses réflexes et son autonomie liée à la marche, la nutrition. « Nous leur apportons entre autres des conseils et des séances de kinésithérapie respiratoire pour les préparer et les aider à mieux vivre les suites de la chirur gie ; car ce sont eux les premiers acteurs de leur récupéra tion » souligne Charlène Gouillet, kinésithérapeute.
À l’échelle d’une équipe soignante, ce projet consiste à passer en revue toutes les étapes du parcours de soins du patient par une équipe pluri-professionnelle. Il est également essentiel de travailler en lien avec les professionnels de ville, qui prennent le relais de la prise en charge à domicile. « La clé du succès, c’est bien le travail en commun de tous les professionnels de santé auprès du patient (brancardier, aide-soignant, infirmier, kinésithérapeute, cadre, méde cin…). Ensemble, ils trouvent un consensus afin d’améliorer leurs pratiques, de modifier leurs protocoles pour garantir les meilleurs soins possibles au patient et lui apporter la meilleure expérience possible. Réellement, le travail d’équipe
est pour moi l’élément fondamental pour la mise en place d’un programme de réhabilitation amélioré après chirurgie » souligne le D r Charles-Henri David, chirurgien cardio-thora cique. À noter : le 3 févier 2023, le CHU de Nantes orga nisera la 2 e journée d’in formation et de partage d’expériences autour de la réhabilitation amélio rée ; une journée dédiée aux personnels du CHU et du groupement territo rial hospitalier.
LES CHANTIERS DE TRANSFORMATION / 11
Un nouveau projet scientifique Bilan et perspectives des activités de recherche La campagne d’évaluation du Haut conseil d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES) a permis de dresser le bilan des activités de recherche et d’innovation du CHU et du centre d’investigation clinique (CIC) 1413 sur les 5 dernières années, et de définir collectivement de nouvelles perspectives.
En 2021
QUEL BILAN POUR LA PÉRIODE 2016 – 2021 ? L’activité de recherche du CHU de Nantes s’est fortement accrue sur cette période. Le nombre d’études cliniques (promotion interne et externe) est passé de 1298 en 2016 à 1816 en 2021, soit un accroissement de 40%. L’année 2021 a été marquée par un résultat historique aux appels d’offres de la direction générale de l’offre de soins, puisque 18 pro jets de recherche ont été financés pour un montant total de plus de 10 millions d’euros. Cette forte activité de recherche a été valo risée par de nombreuses publications scien tifiques. 1591 études ont été publiées en 2021, soit 46% de plus qu’en 2016. La direction de la recherche et de l’innova tion, appuyée par les différentes équipes de recherche a ainsi fait le bilan des activités de recherche et d’innovation de ces 5 dernières années afin d’établir une nouvelle stratégie au sein de l’établissement. QUELLES PERSPECTIVES ? Le nouveau projet scientifique du CHU de Nantes présenté lors de la dernière évalua tion HCERES reposera sur 4 axes.
Le nouveau projet scientifique sera soutenu par une feuille de route qui mettra l’accent en particulier sur : – le développement de grands projets, confé rant au CHU et au site une forte visibilité à l’échelle nationale et européenne ; – l’innovation dans la recherche clinique et l’optimisation des processus, permettant de répondre toujours mieux aux besoins des investigateurs et de soutenir une croissance, déjà forte, de l’activité ; – la mise en œuvre d’une politique en matière de partenariats de R&D et de valorisation facilitant le développement d’innovations médicales au service des patients. LE CENTRE D’INVESTIGATION CLINIQUE 1413 En 2021, les études conduites par les équipes du CIC 1413 représentent 74% de l’ensemble des études réalisées au CHU de Nantes. Parmi les faits marquants sur l’exercice 2016 2021, nous citerons : – la labélisation « centre de phase précoce» (CLIP2), par l’Institut National du Cancer (INCa) du CHU via le GCS IRéCAN (groupe ment de coopération sanitaire institut régio nal de cancérologie Nantes-Angers), pour ses activités de recherche en hémato-oncologie, – l’intégration en 2017 d’une nouvelle équipe « infectiologie » évoluant en une équipe mixte « immuno-infectiologie » avec le renfort de la thématique d’anesthésie-réanimation en 2021. Le CIC 1413 a pris en compte les nouveaux périmètres des organismes de recherche du site nantais avec toujours l’objectif de renfor cer la recherche translationnelle sur le site. Cet objectif sera poursuivi lors du prochain exercice en particulier au sein des instituts nantais (institut du thorax, institut de trans plantation urologie-néphrologie, institut des maladies de l’appareil digestif) et le projet d’un institut hospitalo-universitaire thorax. Le projet du CIC est par ailleurs co-construit avec celui du CHU avec l’objectif d’animer les 4 grands axes thématiques qui regroupent les unités de recherche clinique CIC et non CIC du site.
1 437 publications scientifiques 56 % des publications en A et B
2 120 essais cliniques en cours dont 18 % promus par le CHU
505 professionnels dediés à la recherche
• Axe 1 : Inflammation, Transplantation, Infectieux (porteurs : Pr Régis Josien, Pr Benoit Le Goff, Dr Jérôme Martin),
• Axe 2 : Thorax, Neurovasculaire (Pr Romain Bourcier, Pr Jean-Baptiste Gourraud),
52 M € moyens mobilisés pour la recherche
• Axe 3 : Hématologie, Cancérologie, Médecine Nucléaire (Pr Cyrille Touzeau, Pr Caroline Bodet-Milin)
• Axe 4 : Populations, Territoires, Vulnérabilités (Pr Elise Launay, Dr Brice Leclère).
393 259 patients inclus dont 5967 en recherche interventionnelle NB : étude CALL SAMU avec 320 000 patients
Cette construction s’appuie sur les forces historiques du CHU, enrichies de théma tiques nouvelles et émergentes.
12 / LES DÉFIS DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION
Hélène Aublé
À la rencontre de Hélène Aublé, nouvelle responsable du département promotion Portrait de chercheur Hélène Aublé, docteur en pharmacie, a rejoint la direction de la recherche et de l’innovation (DRI) le 17 octobre 2022 en tant que responsable du département promotion. POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER LE RÔLE DU DÉPARTEMENT PROMOTION ? j’ai eu l’opportunité de candidater et d’être reçue au poste de responsable du département promotion que j’ai accepté avec plaisir. C’est un nouveau challenge dans ma vie profes sionnelle que j’embrasse avec enthousiasme.
Le département promotion est l’un des départements histo riques de la DRI. Ce département soutient les projets de recherche du personnel du CHU de Nantes en assurant la conception, la mise en place et le suivi. Pour cela, le département s’est structuré en cellules pour répondre au mieux aux besoins des porteurs de projets et aux exigences réglementaires. Toutes les cellules du département promotion travaillent de manière transversale les unes avec les autres mais aussi avec les autres départements de la DRI et les CH du territoire pour assurer une prise en charge optimale des projets. À mon embauche il y a 12 ans, j’ai été recrutée comme coor dinatrice d’études cliniques (CEC) non encadrante pour aider, au niveau de l’investigation, à la mise en place d’un protocole de recherche clinique en oncologie au sein du CIC Imad. Ce poste a évolué et m’a permis d’appréhender les multiples facettes des métiers de la recherche clinique en travaillant avec des interlocuteurs variés (investigateurs, ARC monitoring, chefs de projets, méthodologistes, UMR...). Au bout de 8 ans, mes besoins ont évolué et je souhaitais me tourner vers des missions structurantes. J’ai donc accepté le poste de CEC encadrante en hématologie. Ce poste m’a ouverte à de nouvelles missions et notamment à celles de manager alliant animation d’équipe (RH, changement...), ges tion de l’activité (finances, performance, projets) et interac tions verticales (reporting, audits, liaisons avec la DRI et les acteurs de la recherche...). Riche de toutes ces expériences, EN QUOI VOTRE POSTE DE COORDONNATRICE D’ÉTUDE CLINIQUE (CEC) VOUS A-T-IL PERMIS D’ÉVOLUER JUSQU’À VOTRE POSTE ACTUEL ?
LES DÉFIS DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION / 13 Un vrai travail est à effectuer désormais pour améliorer le maillage territorial de la recherche afin de faciliter l’accès aux innovations de santé pour le plus grand nombre de patients, de proposer aux promoteurs une file active de patients plus importante, de rationaliser les moyens et compétences nécessaires à la réalisation des études en santé sur le terri toire. Une perspective d’avenir est aussi de travailler conjoin tement avec les autres départements de la DRI, les autres DRI du GHT44 et les directions des services du numérique pour accompagner la transition numérique que nous sommes tous en train de vivre. Le but ? Développer des outils, dispo ser d’outils informatiques, créer des interfaces qui optimise ront les missions de chacun au quotidien. QUEL BILAN FAÎTES-VOUS DES ACTIVITÉS DE PROMOTION INTERNE SUR CES DERNIÈRES ANNÉES ? QUELLES SERAIENT LES PERSPECTIVES D’AVENIR ? Les activités de promotion interne sont en constante évolu tion depuis la création du département qui a vu tous ses indicateurs croître de manière exponentielle, tant en terme de nombre de projets promus qu’en terme de RH. Cette structuration en cellules, décrite plus haut, permet de répondre efficacement aux besoins des porteurs de projet avec une offre complète, d’un grand soutien notamment pour répondre à des appels à projets, appels d’offres. L’une des perspectives d’avenir pour mon département est de continuer à développer les compétences qu’il met au service des porteurs de projet en améliorant les interactions entre les 4 départements de la DRI ainsi qu’avec nos parte naires qu’ils soient institutionnels ou industriels.
Endométriose, vulvodynies, dyspareunies ... une nouvelle consultation Prise en charge des douleurs pelviennes chroniques Le nombre croissant de patientes souffrant de douleurs pelviennes chroniques, la difficulté fréquente d’en identifier la ou les causes, la complexité de la prise en charge justifient la mise en place de consultations dédiées, pluridisciplinaires afin de répondre aux besoins des patientes.
Reconnaître la douleur pelvienne dans toutes ses composantes, orienter le diagnostic vers une des étiologies possibles et proposer une démarche thérapeutique adaptée, consti tuent un enjeu complexe et difficile qui impose un bilan initial précis, complet et pluridisciplinaire. C’est pour tenter de donner des réponses à des patientes souffrant de douleurs pel viennes chroniques qu’une nouvelle consulta tion pluridisciplinaire a été mise en place. Cette consultation s’inscrit dans le dévelop pement du centre fédératif de pelvipérinéo logie de Nantes qui propose déjà depuis de nombreuses années quatre autres types de consultations pluridisciplinaires selon l’origine présumée des douleurs (douleurs chroniques vesico-uretrales, nevralgies pelvi-périnéales, troubles de la statique pelvienne et syndrome de congestion pelvienne). Ces consultations s’adressent aussi bien aux femmes qu’aux hommes en ce qui concerne les probléma tiques de névralgies et de douleurs uretro vésicales (environ 40 % des patients). hospitalisés ou bénéficiant de soins à domicile . La genèse de ce projet remonte à 2018 lorsque le protocole de coopération sur la délégation de pose de voies centrales aux infirmiers a été étendu au niveau national. Il se concrétise en novembre 2020 malgré la pandémie. L’UnAV a pour objectif d’être le point de contrôle en amont et en aval de la pose, afin de maîtriser et d’améliorer la qualité des soins rendue auprès du patient. Les autres missions de l’UnAV, toujours en lien avec la thématique des abords veineux, sont la participation à des projets de recherche, la forma tion à destination des professionnels de santé et l’animation d’un réseau territorial avec l’ouverture prochaine d’antennes sur le GHT, notamment à Ancenis et Chateaubriand pour 2023. Via un guichet unique pour les prescripteurs du CHU, comme pour d’autres structures de soin de l’agglomération nantaise, l’UnAV aide à choisir le dispositif intra-vasculaire le plus adapté pour le patient et s’engage à le poser dans les meilleurs délais grâce à une équipe pluridisciplinaire compo sée d’infirmiers anesthésistes, de médecins anes thésistes-réanimateurs, de médecins de médecine vasculaire, de radiologues interventionnels et de manipulateurs en électroradiologie médicale.
De gauche à droite : Claire Cosset, D r Réjane Bouquin, D r Amélie Levesque, D r Virginie Quistrebert
L'info en plus Cette consultation mensuelle réunit quatre professionnelles de santé : une gynécologue, une infirmière anesthésiste ressource douleur, une psychologue et une algologue.
Elles permettent aux patients de bénéficier dans un même temps de l’expertise de spécia listes d’organe (urologues, gynécologues, chirurgiens digestifs), d’algologues, de kinésithé rapeutes/ostéopathes, de psychologue et d’in firmières spécialisées en douleurs chroniques. Prendre rendez-vous ou + d’infos : bp-douleur pelvienne@chu-nantes.fr.
Unité d’Accès Vasculaire La sécurité des patients au cœur des pratiques Depuis novembre 2020, l’Unité d’Accès Vasculaires (UnAV) du CHU de Nantes intervient sur la pose de cathéters veineux nécessaires à l’administration de perfusions, traitements, nutritions et transfusions pour des patients
« L’UnAV a été mise en place afin de proposer un catalogue complet de dispositifs d’abord vasculaire pour les patients qui ont besoin d’une hydratation ou d’un traitement intra-veineux, avec la possibilité de poursuivre la perfusion et/ou le traitement D r Romain Dumont, responsable médical de l’unité
au domicile du patient en ga rantissant des standards éle vés de sécurité.»
14 / INVENTER LA MÉDECINE DE DEMAIN
Un nouveau médicament contre le myélome multiple Le Teclistamab : un nouvel espoir pour les patients atteints du myélome multiple
Le Teclistamab : un nouvel espoir pour les patients atteints du myélome multiple. Un essai clinique coordonné par le Pr Philippe Moreau, hématologue au CHU de Nantes.
P r Philippe Moreau, professeur des universités et praticien hospitalier spécialisé en hématologie
Fonds de dotation Un exosquelette pour réapprendre à marcher Le Fonds de dotation du CHU de Nantes est fier d’annoncer le soutien de la MGEN en faveur des patients pris en charge au sein du nouveau pôle de médecine physique et de réadaptation (MPR) du CHU de Nantes porté par le P r Brigitte Perrouin-Verbe et ses équipes. Le myélome multiple est classé comme le deuxième cancer du sang le plus répandu dans le monde. 160 000 nou veaux patients sont touchés chaque année par ce cancer. Au sein du CHU de Nantes, les équipes du service d’hé matologie étudient, depuis plusieurs années, le myélome multiple ainsi que les solutions thérapeutiques possibles. Une étude clinique publiée dans la prestigieuse revue scientifique «New England Journal of Medicine» en juin 2022 a montré l’efficacité d’un nouveau médicament : le Teclistamab. 165 patients résistants aux traitements convention nels ou en rechute ont été inclus dans cette recherche clinique. Cet essai multicentrique a été conduit sur 35 sites hospitaliers répartis dans 9 pays tels que l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique, le Canada, l’Espagne, les Etats-Unis, France, les Pays-Bas, et la Suède. Les résultats de cette étude démontrent que 63% des patients inclus ont répondu positivement au traitement, avec une survie sans rechute d’un an, ainsi qu’une augmentation de leur espérance de vie de 18 mois. L’autorisation de mise sur le marché europeén pour ce médicament a été obtenue en août 2022. De futures recherches permettront de tester si l’efficacité de ce médicament pourrait encore être renforcée en le combinant à d’autres médicaments ou en l’utilisant à des stades plus précoces de la maladie.
Ce soutien est matérialisé par le don d’un exosquelette Atalante ExoWandercraft. Ce dispositif médical innovant de stabilisation autonome, permettra aux patients paraplé giques ou hémiplégiques de bénéficier d’un programme de rééducation précoce, intense et spécifique. Les robots exosquelettes permettent d’assis ter les personnes en situation de grand han dicap dans leur réapprentissage de la marche tout en soulageant le travail du personnel médical. Le Fonds de dotation du CHU soutient une initiative innovante et d’ampleur en faveur du grand handicap. Cette technologie de pointe permet une prise en charge 360° du patient, depuis son accueil au CHU en hospitalisa tion, puis en réadaptation, afin de favoriser le retour à l’autonomie des patients pour rebon dir et se reconstruire plus vite. Cette prise en charge intégrative du patient s’incarne par des dispositifs innovants, parmi les plus avan cés en France. Grâce au don de l’exosque lette Wandercraft de la part de MGEN, les patients du CHU de Nantes pourront accé der à une technologie de pointe avec un parcours de soins innovants. MGEN partage avec le CHU de Nantes la mission d’utilité publique au service des publics, en plus de se tenir aux côtés de la fonction publique d’état et de la fonction publique hospitalière. Sa volonté a toujours
Découvrez l’exosquelette en vidéo
été de mettre la force du collectif au service de l’accompagnement de tous les parcours de vie. Permettre une meilleure prise en charge des personnes en situation de handi cap est un principe fort et ancré dans ses solidarités mutualistes. La confiance de MGEN témoigne de la matu rité atteinte par la solution développée par Wandercraft, autour d’ «Atalante X», pour la rééducation et la verticalisation active des patients. Un grand merci à la MGEN pour son engage ment sur son territoire.
L'info en plus Grâce à l’engagement et la mobilisation des mécènes et donateurs, plus de 130 projets ont été mis en place pour 7,5 millions d’euros du Fonds de dotation depuis 2014.
INVENTER LA MÉDECINE DE DEMAIN / 15
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